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Miscellannées

Rien ne sera jamais plus comme avant.

Il y a quelques années, j’avais gagné un Boyard en répondant qu’il y avait un obscur trésor au fond d’un puits à Pérouges. C’était un albume avec des autocollants que je devais coller à leurs places, avec les personnages de Fort Boyard et donc cette énigme à décrypter. J’avais utilisé le Quid pour m’aider. Un P rouge qui donne le nom d’une ville, c’était intelligemment pensé, non ? J’y pensais hier en revenant chez moi en vélo. Et après, j’ai réfléchi au fait qu’avec l’Internet aujourd’hui, ce genre de concours aurait de grande chance de ne plus pouvoir exister.
À l’époque, si j’avais commencé à chercher sur nos outils d’aujourd’hui, telle information sur Pérouges, si j’avais regardé sur Google Map ou ailleurs, sans forcément beaucoup de chance, je serai tombé sur un forum parlant du sujet, j’aurais vu la solution et je l’aurais envoyée, telle que, sans plus aucune réflexion. Je n’aurais peut-être pas gagné. Les organisateurs auraient eu à faire un tirage au sort pour départager les gagnants tant ils seraient nombreux.
Internet en proposant de faciliter la vie la rend donc sur certains aspects moins drôle. Il y a moins de défi tous les jours de pouvoir retrouver un nom ou une date, tant les gens trouvent ça normal et imagine, bêtement, que Wikipédia a été utilisé. On doit s’amuser et prouver sa perspicacité autrement. Pour s’amuser avec ces nouvelles habitudes qu’introduit l’Internet, on peut toujours trouver. Mais bon, rien ne sera jamais comme avant.
Rien ne sera comme avant et je ne sais pas si on a pu récemment vivre une période aussi mutative. Évidemment, les gens vivant au milieu d’une innovation en perpétuelle évolution doivent tout le temps se dire ça, et je sais qu’en étant les pieds et la tête dans l’Internet de l’aube au crépuscule, j’ai peut-être une vision un peu faussée des choses. Mais imaginons tout de même qu’avec le référencement incessant, avec les citations et surtout, avec notre besoin conservateur, beaucoup de choses s’écrivent chaque jour pour notre bien, ou contre nous. Et c’est ce que Barack Obama rappelait aux enfants des États-Unis.  Et que nous ne savons pas ce que ça va devenir.
Surtout que nous vivons dans un web de flux, Loïc nous l’a suffisamment rappelé. Un web temps-réel. C’est à dire que ce que nous disons est destiné à l’instant. Et combien de nous vont chercher dans un vieux tweet, si ce n’est quelqu’un désireux de nous ennuyer ou de pointer nos contradictions ou pour se targuer de dépasser les 10 000 ? De même pour les billets de blogs, si souvent attachés à l’actualité.
Toute notre vie donc sera accessible à posteriori. Pour des aspects très anecdotiques.
J’ai rencontré un jeune chercheur récemment qui avait effacé l’intégralité de son blog. Et qui surtout masquait à archive.org son contenu. Pour se prémunir d’envie conservatrice. Peut-être est-ce là l’avenir.

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