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Mon lunch avec Méluche

Je ne sais pas exactement si Jean-Luc Mélenchon aime qu’on l’appelle Méluche. Je suis invité par Jacques Rosselin de Vendredi à le rencontrer ce midi, et c’est simplement pour le titre que je le nomme ainsi, sauf son respect.

Jean-Luc Mélenchon vient pour parler de tout, de son blog, d’Internet, de politique. Il commence par raconter un peu sa relation avec son blog, manière pour lui de fixer ses déplacements. De revenir sur sa semaine. Un billet qui marque un jalon. Il raconte ses débuts aux Dépêches du Jura, qui l’ont poussé à faire des photos différentes pour ne pas se répéter dans le titre, dans l’article et sur la photo. Une fois la petite histoire de la PQR passée, Jean-Luc Mélenchon raconte comment fonctionne son blog, mise en ligne des notes, archivage de ces fameuses photos.

Vogelsong lui pose des questions sur sa vision des médias, et notamment à propos des « journalistes consensuels ». Le député européen appelle à un éclairage des citoyens, à un accès de tout le monde à l’information. Il revient sur la propension des journalistes à toujours vouloir décrypter ce qu’il se dit, à mettre en forme les idées pour qu’elles soient insérables dans le journal. « Il y a une suspicion sur le dit« . Il est vexé que son travail, sa réflexion et ses idées doivent toujours être remises en cause autour de mèmes journalistiques. La proximité, l’absolue recherche de la vérité, l’intimité. L’exemple récent de Paroles de Français le prouve. L’émission hommage à Nicolas Sarkozy le fait beaucoup rire. Le ravi de la crèche qui anime la rencontre sans connaître grand chose, les participants qui sont caricaturés dès le début, « les vrais gens » qui ne peuvent pas contredire le Chef de l’État. Ensuite, Jean-Luc Mélenchon donne une petite leçon sur comment ne pas répondre à un journaliste.

On revient sur le lapin de Vincent Peillon. « Très effiace » selon lui. On n’a fait que de parler de lui ensuite, on a parlé du débat, on a oublié les autres participants. Arlette Chabot aurait aimé être la gentille organisatrice, que tout se passe comme elle l’avait prévu. Le bon coup de Vincent Peillon, c’est de ne pas faire comme d’habitude. Après, les conséquences sont plus graves pour le PS. Martine Aubry ne doit pas trop s’engager pour pouvoir être invitée à nouveau, les autres sont contres parce qu’ils doivent également y aller et parce qu’il ne faut pas rompre ce petit système. Les codes journalistiques sont beaucoup trop pris par la droite. On ne peut plus dire qu’on est contre le Traité Constitutionnel sans s’entendre dire qu’on est contre l’Europe, on n’a plus le droit d’être contre le marché. Le marché devient un mot vide de sens mais pour lequel tout le monde doit se mettre d’accord. Les mots qu’on utilise aujourd’hui sont les mots du Centre, et on ne peut pas ne pas être d’accord avec ceux-ci. Il revient sur les gens qui lui disaient « Vous êtes bien, mais… ». Quelles solutions donc pour une meilleure information ? Une élection pour élire le directeur de France Télévisions.

Passons maintenant à des questions plus spécifiques à Internet. Après l’Hadopi les prochaines « affaires » sont la Loppsi et l’ACTA. Jean-Luc Mélenchon explique que tout d’abord, les lois sur la sécurité intérieure ne sont avant tout que des effets d’annonces. Jean-Luc Mélenchon avoue son manque d’information sur le sujet et va donc se renseigner, éclairé par les vaillants blogueurs. Il raconte comment au Sénat, ils se sont rendus compte trop tard des conséquences de la loi. Un manque d’information du groupe Socialiste au Sénat qui les fait voter pour, puis le fait que les internautes s’emparent du sujet et que le groupe Socialiste à l’Assemblée ne soit pas d’accord, les a alerté et ce fut l’occasion de découvrir à quel point les Sénateurs étaient largués sur le sujet.

Le Parti de Gauche et la polémique entre les différents partis de gauche favorisent-ils la division demande un blogueur. Jean-Luc Mélenchon répond qu’il ne s’inscrit pas dans la polémique simplement pour faire parler de lui. Les questions de la division à gauche et d’un parti majoritaire provoquent des réactions houleuses. Dédalus reproche à Mélenchon de ne pas aider la gauche en contredisant les socialistes, et de l’aider encore moins en quittant ce même parti pour en créer un. Jean-Luc Mélenchon répond par un exemple simple. Martine Aubry, et donc le Parti Socialiste sont pour des alliances avec le MoDem, lui, ça lui pose problème. Quelle solution adopter ? Ne rien dire pour sauver la gauche ? Ce n’est pas sa vision des choses.

Jean-Luc Mélenchon parle beaucoup de l’Amérique du Sud, je n’y connais rien, je ne comprends pas.

Suite à une question de Laure Leforestier, il parle de sa vision de la croissance et du productivisme, que les communistes ont encore. Il faudrait selon lui faire une révision générale de l’idée qu’on se fait. Il cite l’exemple d’un billet qu’il écrivait et où il a trouvé un nombre d’occurrence impressionnant du mot croissance. C’est donc l’ensemble des termes qu’il faut revoir. Il explique ensuite que ce qui l’empêche de discuter avec les Verts, c’est une simple question d’alliance. Le socialisme ne peut plus avoir comme projet d’étendre la richesse de quelques uns à tous le monde.

Jean-Luc Mélenchon explique alors comment étaient vues les choses lorsqu’il a adhéré au PS avant 1981. Doubles vitrages au fenêtres du local pour ne pas se laisser faire. Les gens de droite qui gueulent dans la rue « Allende, on t’a eu, Mitterrand, on t’aura ! », les gens qui pensait qu’après l’élection de 1981 aurait lieu une insurrection populaire. Tout ça pour expliquer que la révolution était dans le coeur du PS à ce moment, et que le NPA ne l’effraie donc en rien aujourd’hui. Ils servent à réveiller, à pousser et à encourager les déçus.

Le travail m’appelle, je quitte les lieux.

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