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La théorie de l’information

De Houellebecq je ne connais qu’un sac en plastique. Et tout ce qu’il a raconté sur son double dans « La carte et le territoire », prix Goncourt 2010. Son roman a l’étonnante particularité de se dérouler dans différents endroits où j’ai vécu ou travaillé. À une rue près. La carte décrite colle avec ma carte personnelle de la France faisant du livre un souvenir solidement entrelacé avec ma vie. Il l’est d’autant plus depuis que j’ai eu l’occasion de le voir matérialisé par Stéphanie Moisdon à Dijon.

Le Consortium, magnifique bâtiment industriel réhabilité en espace de création et d’exposition a présenté tout l’été une adaption du roman en exposition : « Le monde comme volonté et comme papier peint« . Un mélange de papier peint, de sculptures, d’installations assez hétéroclite et n’évoquant le livre que dans l’esprit de la commissaire, et par bribes dans le nôtre.

Dans le roman de Houellebecq, sa transformation étonnante du monde contemporain en fait une douce farce, extrêmement bien documentée. C’est un peu la folie qui manque à « La théorie de l’information » d’Aurélien Bellanger, dont on a comparé à de nombreuses reprises le style à l’auteur des « Particules élémentaires ».

Tout l’attrait du livre de Bellanger, est, pour un monde connecté qui documente autant qu’il crée l’information actuelle dans son héros, un double de Xavier Niel, dont il a le génie de faire bifurquer la vie d’avec son double réel dans un passé proche, nous laissant doucement nous glisser dans une démonstration dans le meat space de cette fameuse théorie de l’information.

Le livre raconte très bien les premières années du Minitel, puis l’ère des start-up, prises pour prétexte pour raconter l’histoire d’un milliardaire commençant forcément humilié et finissant sans surprise abandonné. Un être humain à la recherche d’une signification de la vie dans l’empire qu’il construit. C’est un mélange entre un héros de Balzac voulant construire son empire, un héros de l’Internet, comme ceux évoqués avec humour par Paul Carr et une ébauche de savant fou.

Un livre passionnant, qui prouve que le monde dans lequel on évolue peut être aussi le héros d’un roman « grand public ».

Une réponse sur « La théorie de l’information »

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