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Elections locales : Le fouillis des alliances politiques

Les élections qui arrivent à la fin du mois sont complexes à comprendre, parce qu’elles reposent sur des alliances locales, des souhaits de reconduction par les élus des équipes sortantes et parce qu’on est en plein dans une recomposition politique. Pour s’en faire une idée, il suffit de regarder au niveau national comment se créent les binômes des élections départementales et les listes des élections régionales.

Sur la recommandation de @taniki, j’ai demandé au ministère de l’intérieur les fichiers qui détaillent notamment, pour chaque candidat des élections de juin, leur nuance politique propre, attribuée par le ministère. Une instruction détaille comment ces nuances sont attribuées. Certains choix du ministère sont contestables, mais ils permettent d’avoir une vision globale sans y passer trop d’heures. Les graphiques montrent que c’est un peu le bordel et que le clivage droite-gauche n’est pas aussi simple que ça.

Elections régionales et territoriales

Dans le graphique ci-dessous, les nuances politiques sont reliées entre elles si un·e candidat·e d’une nuance partage une liste avec un·e candidat·e de l’autre nuance. Les couleurs et la position sont ensuite attribuées par des algorithmes en fonction du nombre de listes partagées. La taille du texte dépend du nombre de candidat·es sur l’ensemble du territoire.

On voit ainsi trois principaux groupes : la gauche, la droite et le centre – dont la majorité présidentielle – et l’extrême-droite. On voit aussi qu’aucun parti ne « sort du lot » et que tous sont liés au graphique pricnipal d’une manière ou d’une autre. Ces alliances sont aussi observables dans la matrice ci-dessous. Rappel : ces nuances sont attribuées par le ministère de l’intérieur et certaines semblent n’avoir pas été mises à jour.

On constate à partir de cette matrice qu’il existe deux listes où se trouvent à la fois des candidat·es du Parti communiste et du Mouvement radical, proche de la majorité présidentielle. Notamment dans le Centre-Val-de-Loire, où se mêlent communistes, socialistes et radicaux dans la liste du président sortant, François Bonneau. Ou en Bretagne, où on retrouve un attelage similaire dans la liste du président sortant, Loïg Chesnais-Girard.

On peut remarquer également Forza Nova – A Corsica Fiera, une liste d’extrême-droite, en Corse qui compte des ancien·nes candidat·es Rassemblement national et Pierre-Ange Martini, membre des Républicains.

Sur la liste de Laurent Bonnaterre, tête de liste de la République en Marche en Normandie, on retrouve une conseillère régionale socialiste sortante, Oumou Niang-Fouquet, élue entre temps à la mairie du Havre sur la liste d’Edouard Philippe mais aussi plusieurs candidats venu des Républicains, comme Nicole Duranton, sénatrice qui siégeait encore dans le groupe LR l’an dernier ou Jean Delalandre, élu avec l’étiquette LR en mars 2020 à la mairie de Duclair.

Elections départementales

La situation ne sera pas plus claire en se concentrant sur les élections départementales, même si un peu plus simple, vu qu’il s’agit de binômes et non de listes.

Là encore, la version en matrice permet de retrouver le nombre de binômes réunissant un candidat de chaque nuance.

On note deux binômes LR-RN. Le premier est composé de Sébastien Pacull qui a quitté Les Républicains pour le RN en 2020 pour les élections municipales et d’une candidate RN. Dans un autre canton, en Isère, le ministère de l’intérieur a attribué une nuance LR à Adeline Padowski, sans que je n’ai pu comprendre pourquoi.

Les attelages socialistes-République en Marche rassemblent d’anciens élus socialistes passés à LRM, comme dans le Lot ou des élu·es de listes PS-LRM aux dernières élections municipaules dans la Marne ou une « socialiste revendiquée » en binôme avec un centriste dans la Haute-Garonne.

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