Retour sur une expérience à la République des Blogs. Un billet blogo-centré.
Un jour, j’ai commencé à m’intéresser aux blogs. C’était en 2005, j’arrivais à Paris et je commençais mes études en informatique. Toute la journée devant un ordinateur, je trouvais dans les blogs des informations et le début d’un débat sur les élections présidentielles s’annonçant avec en tête les petites « innovations » du référendum sur la Constitution. Mes premières lectures furent feu le BigBangBlog, les conseils avisés du professeur Aixtal ou encore Embruns. En toute sérendipité et de liens en liens, mes lectures s’enrichissent des blogs de Maître Eolas, de Versac et rapidement, je suis obligé de ne plus compter, mes visites deviennent quasi-automatiques et enrichissantes. J’ouvre moi aussi mon espace personnel pour partager à mon tour mes remarques, idées, observations. Mais vous allez me dire, où veux-je en venir ?
Je veux en venir à une initiative au départ honorable de Versac. La République des Blogs. Longtemps tenu à l’écart de celle-ci pour des raisons personnelles je n’y étais allé qu’à l’occasion des élections présidentielles. Inscrit sur le wiki pour favoriser le « référencement » dans les lectures des autres. Présent sur place, avec une étiquette indiquant mon nom, comme tous les autres. Les étiquettes permettant d’associer un visage au pseudonyme assez peu descriptif.
L’occasion suivante, ce fut deux ans après, juste avant les élections européennes pour rencontrer Michel Barnier. La parole était libre, le débat intéressant, les blogueurs nombreux. Mais dès le départ de l’homme à la crinière blanche, les gens s’éparpillent et je pars me coucher.
J’y retourne en juin, le coeur en fête de pouvoir voir enfin IRL ces gens que je n’ai jamais eu le temps de rencontrer. À la terrasse, ils sont peut-être là, je n’en sais rien. Je décide de ne pas demander au deux personnes que je connais de m’introduire dans le cénacle pour faire une expérience. N’étant pas « connu », j’attends, debout. Expérience concluante ! On ne peut pas faire toutes les tables comme un vendeur de rose en demandant « Vous êtes blogueur politique ? » Personne n’a de marque distinctive, plus d’étiquettes, plus d’ordinateur caractéristique et l’iPhone n’est pas un discriminant suffisant.
Si tu es blogueur politique et que tu souhaites aller pour la première fois à la République des Blogs, tu n’as aucune chance d’y rencontrer d’autres blogueurs politiques. Seulement de te faire chier, tout seul, dans un bar pas loin de République. C’est peut-être d’ailleurs la seule raison pour que ce rassemblement s’appelle « République des Blogs » parce que ça ressemble surtout à une Oligarchie des Blogs : une classe dominante peu nombreuse qui s’est cooptée elle-même selon des critères mal définis.
3 réponses sur « République des blogs ? »
Un peu lapidaire, comme jugement, si je peux me permettre. Je ne suis pas blogueur politique mais j’y vais, pour rencontrer d’autres blogueurs (et pas que politiques, c’est exact).
Après il suffit de faire le premier pas, entre la partie gauche du bar et la terrasse, on voit des attroupements. La première fois, j’ai fait comme les petits nouveaux, j’ai serré des paluches et me suis présenté. Les conversations prennent ou pas.
Il n’y avait déjà plus de badges, et c’était il y a plusieurs mois. Glissons un mot à Authueil sur l’organisation, il me semble qu’il a repris le flambeau avec Jules (Diner’s room).
La RdB de juin était en effet très chiante : je n’y étais pas.
Plus sérieusement, l’étiquette ne consiste pas à attendre debout qu’on vienne vous voir. Ce n’est pas une boîte échangiste. Il faut forcer sa timidité, aller à une table, se présenter. Personne ne vous regardera de travers, ni ne vous enverra ballader. Si j’y vais, c’est précisément parce que j’accepte ces rencontres impromptues . Je n’ai JAMAIS refusé qu’on vînt me parler, ni moi, ni personne d’autre. Bien sûr que des petits groupes se forment. J’y ai des amis que je ne vois qu’à cette occasion, et le plaisir de discuter avec eux ne se refuse pas. Mais là encore, les tables ne sont pas fermées. Et si quelqu’un reste dans son coin silencieux, on ne le remarque pas.
Je crains que vous ne vous trompiez de colère : le cliché de l’oligarchie de la blogosphère (ou autrefois de la blogeoisie, ou des zinfluents, ou tout délire qui réapparaît périodiquement) ne sert qu’à dissimuler sous le masque de la révolte votre déception de ne pas avoir osé. J’en suis désolé, mais ne vous en prenez qu’à vous même.
En blogosphérie ou chez les amateurs de poterie, la timidité fait toujours passer une mauvaise soirée.
A la RDB, il n’y a pas de maîtresse de maison qui vient présenter les petits nouveaux aux autres, c’est la tradition. On y vient, on y entre, on y vaque, on vogue, on s’attache, le tout librement.
Mais Samuel et Jules font en sorte de jouer les hôtesses dès qu’ils le peuvent.