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G0y ou pas g0y ?

C’est une vidéo qu’on trouve sur Youtube où deux hommes s’embrassent, se caressent, se frottent. À la fin, cette inscription.

Si vous aimez votre masculinité et celle des autres, et si vous n’aimez pas la sodomie, vous devez être g0y.

La définition du mot g0y —à écrire g-zero-y— joue sur les mots anglais guy —qui veut dire mec— et gay. Le g0y veut être un homme qui aime les hommes sans être considéré comme « gay« . Sur le site g0ysrus.net —nous sommes g0y—, le créateur explique qu’il souhaite avant tout rejeter le cliché de la « folle » et qu’il voudrait développer une meilleure image des hommes qui aiment les hommes. Mais qui sont « mâles » et refusent de faire partie de la « communauté gay » ainsi qu’une sodomie qu’ils jugent avilissante. Il s’explique :

Désolé mec, je ne mate pas ta queue dans les urinoirs. Je n’utilise pas des glory houles. Je me fous de tes fissures anales. Et si tu te contorsionnes encore dans une de ces poses efféminées ou si tu bats encore une fois tes cils, ça va mal se passer.

Il termine en expliquant que les g0ys sont ceux qui sont complètement dans le respect masculin, la fierté et l’intégrité et qui refusent que les hommes se comportent comme des bitchs (sic). Sur le site g0ys.org, la définition est légèrement différente. Elle évoque également les hommes qui sont des vrais mâles et ont, parfois, une attirance pour d’autres hommes, soulignant que, selon des statistiques se basant sur le Rapport Kinsey deux hommes sur trois ont ce genre d’attirance. Ensuite, dans un bel argumentaire, ils expliquent comment, le mot « gay » a pu être détourné par ces gens dépravés qui se sodomisent.

Les preuves à l’appui de cette thèse sont éclairantes. En premier lieu, un parallèle entre la svatiska et le terme gay. Qui explique comment Hitler (ou les « folles) ont pu modifier un symbole (ou un mot) qui signifiait au départ quelque chose de bien. Ensuite, une autre foule de preuves. Notamment le fait que les animaux qui ont des comportements homosexuels ne sont pas gays, mais g0ys.

Dans ce rejet des clichés gays transparaît un fait : les hommes homosexuels sont plus souvent acceptés par la société s’ils peuvent être rangés dans une case à part. Celle des hommes qui se comportent comme des femmes, celle des folles. De ce fait, leur sexualité peut-être plus facilement expliquée, vus qu’ils sont différents. D’ailleurs, parmi les homosexuels, les « folles » sont parfois mal vues. À l’heure où les homos espèrent plus facilement s’intégrer à la société, ils doivent mettre à la marge ces personnes qui semblent les stigmatiser et empêcher cette intégration. Dans les commentaires d’un article de Fluctuat, qui parle du  g0ys, on peut lire :

Tu commences à nourrir une haine viscérale pour les folles que tu croises un peu partout et pour le milieu gay en général. Tu les considères comme responsable du ghetto qu’ils ont créés et en dehors duquel tu n’as juste pas le droit d’exister.

Cette stigmatisation des genres, qui implicitement signifie que pour aimer les hommes, il faut être féminin, n’est pas prête de s’arrêter. Et qu’on n’est pas prêt de dissocier le sexe —ce qui nous est donné par la nature et qui nous caractérise physiquement—, et le genre —ce qui est défini par la société, par l’éducation—. C’est exactement ce qui est au coeur de la polémique entre la Droite Populaire, le Parti Chrétien Démocrate dont sa présidente Christine Boutin et le ministère de l’Éducation Nationale sur les manuels scolaires de SVT.

Une preuve de plus qu’il faudrait un peu plus d’éducation pour plus de tolérance ?


image cc wikimedia

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