Les vacances sont l’occasion de formidables découvertes, et notamment la découverte du débat familial et de la réciprocité.
Les repas qui commencent lorsque le soleil court se cacher derrière les arbres mais que la pénombre n’est pas tout à fait installée et qui durent ainsi jusqu’au milieu de la nuit ne me sont pas très familier. Que ce soit chez mes parents, où parler des choses du monde n’était pas très habituel, ou chez moi, où le seul compagnon de mon dîner est mon ordinateur, je n’ai pas l’habitude de ces longues joutes familiales où chacun échange ses arguments et défend son point de vue. Partir d’un sujet pour en arriver à un autre, discuter à la fois de Jean-Marie Bigard, des élections locales partielles ou de la burqa en une seule soirée me paraît une découverte. Peut-être que ces discussions sont plus la norme que l’exception. Toujours est-il que j’ai eu le regret de ne pas pouvoir être, comme à mon habitude, légèrement provoquant ou exagérant souvent mes points de vue. J’étais face à quelqu’un de désarmant et qui s’est emportée sur un sujet qui vaut l’énervement. Et du coup, j’ai laissé passer un argument qui m’a étonné, choqué et qui me turlupine encore. Autour de la burqa, on m’a soutenu que les femmes devraient retirer leurs burqas en France par souci de réciprocité parce qu’en Afghanistan, on forçait les « occidentales » à porter ces mêmes prisons de tissu —oui, je suis très conscient que par l’utilisation du terme prison, je ferme le débat sur « la burqa est-elle oui ou non… », car ça ne devrait pas être un débat—. Quelle est cette notion de réciprocité ? Est-ce que parce que les Américains n’ont pas importé le roquefort pendant quelques mois, nous aurions dû bloquer l’importation d’Oreos ? Et puis, cette femme qui se promène en burqa en France peut être, et est certainement, française. Comment appliquer la réciprocité ? Cette notion de réciprocité m’a troué le cul.