La rentrée télé est enfin finie. On a vu toutes les nouveautés, Jean-Marc Morandini s’est fait dessus tellement tout a été intéressant. Ce que je retiens, c’est que je ne suis pas couché, pour paraphraser la dernière émission de Laurent Ruquier. Mais ce n’est pas à cause de lui. C’est surtout à cause de la volonté de Patrick de Carolis de mettre la culture au service de tous les téléspéctateurs. Mais il la met très tard, pour être sûr que personne ne le voit. Le débat sur la culture à la télé est certes récurrent et souvent répétitif, mais il est toujours d’actualité. Cet été, j’ai souhaité en apprendre un peu plus sur la musique classique. Une émission du service public me le proposait. Mais c’était le samedi matin, ou presque. L’émission de Jean-François Zygel, qui se caractérise par une pédagogie facile à comprendre commençait à 23h45 après trois heures de rediffusion. À la rentrée, on se disait que ça irait mieux, enfin c’est ce que moi je me disais. Mais il faut croire que je ne serais pas écouté. Le vendredi soir, Guillaume Durand nous parle de livres, de débats. Son émission ? Esprits libres. Il est sûr qu’à minuit, les esprits peuvent être libres. C’est comme si l’on me faisait une conférence au Marais pour convaincre les gens de la non-étrangeté de l’homosexualité, ou alors si l’on allait à Tchernobyl parler de la prolifération nucléaire et de la faiblesse de certaines centrales, même en France. Bref, vous avez compris, pour être devant sa télé à 23:45, il faut vraiment le vouloir, et il faut être intéressé.
Bon, ne soyons pas méchant avec le Service Public, il y a eu une émission culturelle le samedi pour nous changer du cirque et des chansons quasi-paillardes. En effet, après les dimanches cathodiques où Michel Drucker cirait consciencieusement les chaussures d’un invité sur un canapé rouge, France 2 s’exporte en province pour une tournée de lèche intégrale. Fidèle à la politique de décentralisation menée par le gouvernement Raffarin, et en accord direct avec les souhaits du président Carolis, les émissions sortent du microcosme parisien et vont passer la brosse à reluire sur les notables de province. Tout le monde y passe, depuis l’imitateur populiste jusqu’au cuisinier local en passant par le patron de club de sport. Mais à part le ton consensuel de rigueur, rien à tirer de cette émission. Si ce n’est un peu de merde encore collée au coin des lèvres, à force d’avoir léché un peu trop de culs.
Je vous avouerais que je n’ai pas regardé l’émission en entier, étant trop happé par le suspense d’une série américaine. Mais à chaque fois que je zappais, je tombais sur Monsieur Drucker. Et il remerciait Untel. Un petit tour sur la deux ? Et vas-y pour des remerciements pour Untel. Je suis exaspéré. Surtout que l’on voit toujours les mêmes invités. Particulièrement Laurent Gerra, qui ridiculise la politique à chaque intervention et qui ne favorise pas l’action citoyenne.