Alors que la loi Création et Internet vient d’être adoptée à l’Assemblée et en attendant l’avis du Conseil Constitutionnel, revenons sur un mot qui a ponctué les débats et qui est cher à Christine Albanel, celui de pédagogie.
Tout au long des débats à l’Assemblée nationale, Christine Albanel n’a de cesse de répéter que sa loi est pédagogique. Envoyer un e-mail serait pédagogique en comparaison avec une simple amende (qui n’est pas exclue, en vertu de la loi DAVDSI). Peut-être, mais je n’ai jamais cru à la pédagogie de la punition. Cette loi est tout sauf inspirée de Dolto. Il ne faut pas simplement punir, il faut également, et surtout, nous expliquer ce qui ne convient pas dans le téléchargement. Le site jaimelesartistes.fr pourrait être un bel exemple de pédagogie, hélas, la seule chose qu’il essaie de nous apprendre, c’est pourquoi la loi Création et Internet est bien. Il y aurait tellement de choses à nous expliquer. Comment fonctionne les droits d’auteurs, comment sont rémunérés les artistes (tous ces artistes qui s’exposent en disant « Ne nous volez pas ! » pourraient par exemple nous dire combien ils gagnent), pourquoi les droits d’auteurs durent 70 ans et même plus. À cette pédagogie active, le gouvernement, et Christine Albanel préfèrent opposer une pédagogie passive, basée sur la privation de liberté. C’est pourquoi en s’assumant pirate, on pourrait espérer des réponses un peu moins succintes qu’une simple lettre recommandée.