Les « Parisiens » sont bien en peine. Devenus un concept, ils doivent subir les assauts répétés de leur mairie qui leur crée partout « espaces de convivialité ». Le dernier espace de convivialité serait le Vélib. On pourrait penser, bêtement que la seule chose qu’on attend d’un système de vélo en libre service, ce sont des vélos, en bon état et disponible. Mais non, le Vélib est un espace de convivialité.D’ailleurs, la nouveauté c’est un café. Un nouvel espace de convivialité et de partage. Qui ses bonnes adresses, qui ses petites astuces, qui ses accessoires et son concept-store.
Après tout, le métier de JC Decaux, c’est la communication urbaine, alors il n’y a pas de raison que Vélib n’en prenne pas sa part. Le blog Vélib s’est transformé en « Mag’ », qui ne parle plus seulement des vélos, mais de l’art de vivre des « Parisiens » et de leur bonnes adresses. On trouve bien l’annonce d’installation de potelets devant les stations pour éviter le vol. Mais rien n’est annoncé pour améliorer l’achalandage des stations du nord de la ville le matin.
La ville de Paris semble se considérer comme un fournisseur de convivialité. Elle se conçoit par exemple responsable d’améliorer la convivialité entre chauffeurs de taxis et « Parisiens ». On parlait pour aider les chauffeurs de taxis face à la déferlante Uber de mettre en place de l’open-data. Des informations accessibles à tous permettant d’afficher les taxis libres. Sur un écran dans un bar, sur un smartphone, sur une Google Map. A Paris, pas la peine. Si elle rend disponible ces informations, la mairie a pris les choses en main en proposant une « appli » : elle signale aux « Parisiens » que des taxis libres sont en station pour faciliter leur vie. Et elle ne montre que les taxis parisiens, les vrais, les validés.
Plutôt que de libérer au maximum les énergies, les services publics pensent qu’il est de leur rôle de les contrôler. Pour l’épanouissement de leur administrés, bien sûr.