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Discours politique, augmenté sur Twitter

Samedi 20 août, Clermont-Ferrand. Un sauna accueille le premier meeting d’Eva Joly. Dans la salle, de nombreux militants ont leur smartphone entre les mains, les journalistes eux sont soit sur les gradins au soleil ou dans la salle de presse, insonorisé et beaucoup moins chaude. Sur Twitter, le meeting se déploie principalement autour du hashtag #eelv. Une occasion de réfléchir à quelques utilisations de l’outil de microblogging pendant ces événements.

Plusieurs comportements se dégagent. Le premier, c’est le simple écho sur la Toile du discours. Les journalistes et militants présents notent les phrases choc. Sans commentaire. Pour les militants, un moyen de montrer leur accord, de porter encore plus loin les mots de leur candidate. Pour les journalistes, une simple narration en temps réel.

« Les écologistes ont été les lanceurs d’alerte, ils sont aujourd’hui les porteurs des solutions », lance Eva #Joly, acclamée. #EELV – i_car

Se rajoutent parfois des commentaires assez factuels permettant de saisir l’atmosphère dans la salle. De la réaction du militant à l’évocation de Takkiedine aux ovations de la salle en passant par les commentaires désabusés.

Sur le compte officiel d’Europe Écologie, le discours est retranscrit de la même manière, phrase choc après phrase choc. Et sur celui d’Eva Joly, pas de tweet.

Du côté des journalistes, certains essayent de se dégager légèrement du texte pour commenter les choix, les mots. Quelques mots de commentaires ou d’analyse qui permettent de considérer le discours un niveau au dessus, dégagé de l’engouement des militants.

L’un des événements de ce meeting aura été l’intervention du ministre norvégien de la jeunesse, Audun Lysbakken. Un nom plutôt compliqué, qui a eu pour résultat un nombre important de « le Ministre de l’éducation norvégien sur scène« . Moment de flottement donc, durant lequel personne ne savait écrire le nom de l’orateur.

Une étude faite lors des débats présidentiels montrait que Google servait aux télespectateurs à trouver rapidement les définitions des mots qu’ils ne comprenaient pas, en direct. Quand Twitter sert à savoir ce qu’il se passe en direct, Google permet de le comprendre. Les américains cherchent avant tout des noms propres et les mots nouveaux ou compliqués.

D’où quelques réflexions sur une utilisation idéale du réseau de microblog pendant les discours, interventions et meetings :

  • en amont le discours, l’équipe du candidat peut préparer les « phrases clés » qu’elle tweetera au moment où elles sont prononcées. Ce sera d’une part un élément facilement retrouvable a posteriori et constituera une « bible » du candidat où ses propos sont présentés officiellement.
  • pendant le discours, proposer, soit avec le compte officiel, soit avec des comptes autres, des éléments de compréhension. Le nom de la personne qui intervient, son poste, éventuellement des liens vers une fiche biographique. Un lien vers le point de programme évoqué, des données le confortant. Une explication de la méthode envisagée. En donnant ces informations le plus tôt possible, le discours s’ancre dans des faits et des données. Il permet également de comprendre plus facilement le discours.
Tout ce travail ne sera ensuite pas perdu. Rapidement regroupés sur Storify ou copiés-collés dans un article du site officiel, le compte-rendu fait sur Twitter offrira le discours, ses phrases les plus importantes et de la meta-information sur celui-ci.

photo cc flickr Ministère norvégien de la justice et Nath4niel

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