Je me souviens. Je n’achetais pas souvent de journaux, j’étais encore jeune, je sortais du lycée. Je préférais mon ordinateur. Mais bon, on me promettait dans un grand journal en papier de me parler de tous les écrans. Beau défi. J’ai tout de suite acheté. J’ai lu, j’ai même racheté.
Et puis parler d’Internet sur le papier, c’est chouette. Mais finalement, les écrans sont relatés sur des écrans. Je lis, je lis. En 2007, j’envoie un email à Astrid Girardeau, je suis étonné par ses découvertes régulières et elle me convainc de me créer un Netvibes. Je dois à Écrans.fr ma découverte des RSS, c’est déjà pas mal.
En 2008, je dois trouver un stage pour mon Master. J’envoie un mail à Erwan Cario pour lui demander si je peux moi aussi partager ma veille. Surtout que je suis depuis quelques jours à peine inscrit sur Twitter où une de mes idoles, sur Twitter, est Alexandre Hervaud, stagiaire à Écrans, lui aussi. Mais j’ai rien écrit, alors je vais ailleurs.
Le site m’assure de longues pauses pas toujours discrète avec ses jeux chronophages, et sans lui, je ne sais pas comment j’aurais survécu au jour le plus chiant du monde.
Et entre temps, d’autres stagiaires défilent, Thibaut Charron qui fait un super rapport de stage où vous pourrez tout savoir sur l’histoire d’Écrans.fr. Et puis Andréa Fradin, qui est trop chouette. Et puis d’autres, mais je les connais pas trop.
En 2009, Écrans était une des têtes de pont de la fronde anti-Hadopi. Je comprenais bien grâce à eux et les autres. Ça m’avait même poussé à montrer ma tête sur l’Internet.
En 2011, Écrans n’est pas assuré d’avoir un avenir tel qu’il existe actuellement. Ils ne veulent pas renouveler Alexandre Hervaud et Camille Gévaudan et poursuivraient donc avec des précaires, ainsi le dit la pétition. Donc ne pas assurer une stabilité au site.
Selon moi, c’est un peu la preuve que Internet, c’est SERIOUS BUSINESS, et le SB c’est comme un cancer qui détruit ce qu’on aime bien. On ne peut pas rester sur un site à parler d’un truc qui assure 25% des emplois depuis 1995 en étant un peu drôle, il faut prendre un visage et un virage sérieux.
Par exemple, on peut demander à un vieux journaliste qui n’y connaît pas grand chose de parler de l’Internet, avec les conséquences que l’on sait. On peut continuer à lire des titres un peu méprisant, où Rue89 n’est qu’un « site Internet » quand il pourrait être surtout un « média« , un « site d’information » ou Rue89, tout simplement.
Arrêtez le LOL les amis, INTERNET c’est devenu SERIOUS BUSINESS. Grâce à DSK, les journalistes tweetent à la télé et plus « entre petits sapajous » sur l’Internet.
Alors oui, je trouve ça dommage qu’on n’assure pas un peu d’avenir à Écrans.fr, alors que je pense que le site a plutôt trouvé un public. Et qu’il traitait de tout le digital, sans forcément se prendre au sérieux, ce qui est peut-être la seule âme de l’Internet.
Et j’aime pas l’INTERNET-SERIOUS-BUSINESS.
J’en suis là.
Une réponse sur « Écrans noir »
[…] voir le serious business l’emporter sur tous les plans (musique, internet, presse, whatever), sur tous les terrains, et même aidé par des morts accidentelles, je crois que ça […]